Publié le 16/06/2012
Mardi 12 juin, nous quittons Baños pour Puyo, porte de l'Amazonie.
Au terminal de bus nous attendent Carlos et son épouse Maria, les fondateurs de la communauté qui nous reçoit.
Là ce n'est pas un accueil gratuit, comme à Quito et Ibarra. Il nous en coutera pour l'hébergement, les trois repas, un guide à notre disposition du matin au soir pour nous faire découvrir leur environnement et leur vie. Egalement compris, le transport de Puyo au camp de la communauté, soit 28,50 €/personne/jour.
Il est entendu que nous vivrons au plus près de la famille car une communauté indigène est en fait une famille, Carlos (52 ans) et Maria ont 18 enfants, la plupart sont restés et pour ceux en age de vivre en couple, soit, le conjoint intègre la communauté, soit ils partent s'installer dans la communauté du conjoint.
On est adulte très jeune. Notre guide, Jérémy, a 17 ans, vit en couple avec Stella. Chaque membre choisit son espace et construit sa maison.
Il existe un lieux commun ou l'on se réunit.
Ici, pas d'électricité. L'eau potable arrive d'une cascade voisine par un réseau de tuyaux.
Il y a bien des W.C mais la salle de bain c'est la rivière...
Un taxi nous amène au départ de la ranchéra, un autobus branlant qui dessert au plus près les communautés du secteur.
Nous faisons la connaissance de Jérémy, notre guide, ange gardien qui nous ne quittera plus, sauf la nuit.
La ranchéra, après une heure de trajet nous dépose au début d'une piste que nous allons longer pendant quelques minutes.
Nous arrivons au bord d'une rivière qu'il faut franchir en pirogue. On devine sur l'autre rive le paradis qui sera notre quotidien pendant ces trois jours.
On fait connaissance des indigènes présents et nous nous installons dans notre cabane sur pilotis.
Un copieux repas préparé par Jérémy et nous partons faire connaissance de la forêt Amazonienne...
Cet après midi nous cheminerons dans une zone de forêt contrôlée ou ils font quelques plantations de bananiers et de youcas, une tubercule sauvage qui ressemble un peu à la patate mais nettement plus bonne. Ça se cuisine de toutes les façons. En principe cela suffit à leurs besoins. Ils ne produisent pas pour produire.
Protéger la nature ce n'est un mot à la mode, c'est leur survie.
Nous faisons connaissance avec les premières plantes médicinales qu'ils utilisent. Ils n'ont pas d'assurance maladie et non plus les moyens de se payer docteur et médicaments. Ils ne se soignent que par les plantes.
Quelques heures après, retour au camps. Plusieurs personnes sont rassemblées autour d'un feu.
Jérémy prépare notre diner, on mange, on parle du programme de demain et on va se coucher.
Le lendemain, après le petit dej on par pour une randonnée de 4 à 5 heures. Départ 10h00, retour prévu vers 15h.
Cette fois on atteins la forêt vraiment sauvage. On ne défriche pas, ni on ne cultive. Si besoin, Jérémy dégage le chemin à coup de machette en se gardant bien de ne pas couper de plantes médicinales. Il nous enseigne qu'il est possible si on la connait, de survivre longtemps en forêt.
La nourriture est abondante, plantes, racines, larves, insectes. On goutte aux plantes mais pas aux insectes, lui, se régale. Des plantes emmagasinent l'eau potable. On boit de l'eau du bambou, c'est bon et frais. Une canne à pêche sommaire lui permet de pécher le diner du soir en un rien de temps.
On découvre encore d'autres plantes médicinales. On ne verra pas les caïmans, ils doivent être en cours de pontes.
On s'amuse même à Tarzan avec une liane.
Le temps passe vite, il est plus de 16h et nous devions rentrer à 15h. Nous retrouvons la rivière et une pirogue. Il y a encore bien 30 minutes de trajet sur l'eau. C'est magnifique, nous sommes bien dans un autre monde. Quelques petits rapides bousculent notre embarcation mais on ne chavire pas.
16h30, à hauteur du camp, Stella, la copine à Jérémy est sur la rive a nous attendre, inquiète du retard.
Nous apprenons que Carlos, le patriarche était sur le point d'envoyer des membres de la communauté à notre recherche.
Au diner, après un bain dans la rivière, nous aurons les poissons pêchés par Jérémy.
Nous faisons la connaissance d'un jeune couple de français venus passer deux jours ici.
Le lendemain, nous visiterons l'école de la communauté car les enfants sont très nombreux. La maitresse est membre d'une communauté voisine.
Nous rendons visite à une autre communauté. Sur la rivière des engins de grands travaux construisent une passerelle pour piétons car les gens de la communauté pour se rendre en ville ou les enfants au collège doivent franchir le rivière à guai. Or en périodes de crues il y a des accidents.
Brève visite aux voisins et nous repartons récolter des youcas et plus tard, nous deviendrons les as de la sarbacane...
Après diner, soirée au coin du feu. La communauté est inquiète, Maria, la mère des 18 enfants est malade. Elle est fiévreuse. Demain il iront en forêt cueillir des plantes, en espérant que cela soit efficace.
Le lendemain nous partirons très tôt, le couple de Français aussi.
Nous faisons nos adieux à ces gens si simples, si accueillants.
Au 21ème siècle, il n'ont pas de ressources hormis les quelques touristes qui leur rendent visite. Malgré la gratuité d'une bonne partie de ce qu'ils mangent ils doivent acheter, sucre, huile bouteilles de gaz etc...
Les enfants n'ont pas de jouets, ils jouent au foot avec n'importe quoi, mais ils sont heureux et c'est tant mieux.
Nous, nous allons continuer nôtre voyage tout en gardant le contact.